Être

Publié le par la freniere

Être le chien du petit matin, les quatre pattes plantées dans la boue froide.

Le ventre rond de l’aube qui fait de l’ombre aux nuages.

La goutte au bout du bec d’une mésange qui frissonne.

Être la carcasse docile des collines, cet étrange troupeau courbé qui se désaltère au pied du jour.

La vague et l’eau du ciel, mouvement de ses contraires, plate ruminance de la lumière.

Être l’ironie de l’ombre.

Être la fine couche de glace entre l’eau de la flaque d’hier et l’eau de la flaque d’aujourd’hui.

Le bord abandonné d’une route.

Le cheval vapeur du facteur cheval.

Un crayon de couleur.

Être le fil d’araignée qui redresse le monde.

 
Thomas Vinau

Publié dans Prose

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