Petite baliverne

Publié le par la freniere



à Yoan et Loup

Il y a des oiseaux-mouches,
Des chats-chiens,
Des soleils dans la lune,
Des pêches avec des yeux de poisson,
Des cœurs de pomme qui sont
Des motels à pépins,
Des captus à pois,
Des épiques de douceur,
Des tables en miettes,
Des miettes de table,
Des tables en pain,
De la farine de bois
Où lèvent des maisons,
Des clochettes à moustache,
Des bibittes à poil,
Des oiseaux tout chauves
Qui volent à l’envers
Et des sourires d’enfant
Plus fort que les canons.

Est-ce Yoan et Loup
Qui roucoulent déjà
Et mettent du soleil
Dans leur gosier gracieux,
Le beau, le chaud, le tendre
Dans la peau du silence,
Du poivre de douceur
Dans la salière du cœur
Et du poil à gratter
Dans la litière du chat.

La terre a mis ses ailes
Pour embrasser le soleil.
La terre a mis ses pattes
Pour marcher jusqu’au ciel.
La mer a mis ses mains
Pour caresser les îles.

J’ai arraché du temps
Les gants gris du réel.
Je suis une eau qui coule
Entre vos mains ouvertes.
Hier j'étais vêtu d’oiseaux morts,
Aujourd’hui m’habille de rosée.
Sur le banc des hommes
Je suis le vent qui passe
En apportant le chant,
Distribuant ses papiers fous
Aux yeux du paysage,
Déshabillant la route,
Déchaussant les racines
Qui veulent s’envoler.

J’étais la main noircie
D’un fantôme anonyme,
L’herbe éteinte en hiver.
Je ne mens plus aux arbres,
Aux pierres ni aux bêtes.
Je porte sur ma peau
Leurs vieilles cicatrices.
Vous êtes leur espoir.


 

Publié dans Poésie

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