L'amour est la plus belle demeure

Publié le par la freniere


L'amour est la plus belle demeure. J'y loge à tes côtés. Il y a tout dedans, l'air, la fidélité, le rêve, la nourriture, les meubles du bonheur, la table du partage, l'armoire des caresses, des fenêtres infinies. Le temps se renouvelle sans cesse. Il y entre toujours autre chose. Même les ombres sont remplies de lumière. Je t'écoute avec mes yeux. Je te parle avec mes mains. Nous défaisons les nœuds sur le fil de la vie. Ton rire défroisse les petits plis du cœur. J'ai traversé les millénaires, depuis le premier souffle et la première graine. Je ne partirai plus. C'est toi que je cherchais.


Il fait un temps d'oiseaux qui reviennent chanter. Nous partirons en nous bien plus loin que la lune, l'alpage bleu des dunes, bien plus loin que le ciel à l'horizon des bras. Je n'irai plus me perdre où ronronnent les roues, où s'égarent les rues. Je te porte à bras-le-corps plus loin que les sirènes, les oiseaux, les bateaux, la houle des fuseaux. J'ai traversé des milliers de pistes, de pas, de routes, de ruisseaux. Je voyageais vers toi. Je ne partirai plus que dans ton ventre humide. Je resterai chez nous comme la plume et le papier, comme le fil en aiguille, comme le beurre avec le pain, comme la source et la soif.


Il fait un temps d'été qui ramène sa fraise. Les cuisses du ruisseau tressaillent sur la pierre. Les œufs éclosent sur la paille. Les fleurs agacent les abeilles. Le fleuve se déchire en arrachant ses chaînes. Il faut vivre dis-tu. Nos espoirs sont grands et nos désirs immenses. J'ai retrouvé l'éternité. - C'est la mer avec toi. J'ouvre à nouveau les yeux, les mains. Je m'ouvre tout entier pour toi. Chaque instant passe comme un songe. Chaque oiseau, chaque source, chaque atome de mon corps tremble d'amour. À chaque détour de toi, j'esquisse une caresse. Tu me réponds, je t'aime. C'est ici que je t'aime, c'est là-bas, c'est partout. Chaque pas fait ensemble est un grand saut du cœur. Dans mon jardin secret, une fleur rompt sa tige et s'envole vers toi. Où que je sois, je ne suis qu'avec toi.


Est-ce ton cœur que j'entends battre en moi ? Est-ce le mien ? Je ne sais pas où je finis mais commence avec toi. Je viens à toi comme on se jette à l'eau. Je m'éveille. Je nage de bonheur. Je tiens le monde entre mes mains et le temps bat des ailes. Je retrouve pour toi la première caresse, le premier mot d'amour, le premier jour du monde. Mon sang te rêve dans mes veines. Mon corps t'appelle. J'épèle avec mes doigts chaque partie de toi. Chaque baiser nous purifie.


Tu me donnes  ce qui reste à aimer, ce qui nourrit la terre. Tu me donnes la vie. Tu enracines mon cœur dans un terreau plus riche que la pulpe des fruits. L'invisible qui chante sur la branche, dans le haut d'un arbre, c'est moi. Je te regarde arroser les pivoines, caresser les cerises. Cette molécule d'air, ce souffle à peine perceptible, les premières notes du vent, cette goutte d'eau qui rassasie ta soif, c'est moi. Je t'accompagne dans tes gestes. C'est moi qui fait des signes sur le grand rocher rouge. Je t'appelle et te veux.


Mon amour est partout. Il veille sur ta vie. Ta montagne est si haute dont je fais l'escalade. J'y touche avec le cœur la vérité du ciel. Tu ajoutes à l'espace l'infini qui manquait. Tu es l'amour à l'état pur d'où je renais comme un phénix de neige. Sans cesse tourné vers toi, je suis un tournesol que le soleil rend fou. Je t'aime résolument dans l'extase et l'excès. J'ai plus soif de toi que de l'eau des fontaines et j'ai plus faim de toi que du pain dont je manque. Tu es la seule chair qui me soit essentielle.


Publié dans Prose

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Commenter cet article
S
le coeur infiniment touché
S
Eh bien, Jean-Marc, tu as la muse amoureuse ces temps-ci ! Mais quand il est joliment célébré, comme ici, l'amour est sans doute l'acte poétique par excellence ? En tout cas Pétrarque ne nous contredirait pas. N'est ce pas Xavier ?
X
Beau texte, je vais en lire d'autrress... !
I
Mais quelle merveille JML !!!