Mère 7

Publié le par la freniere


T’arrive-t-il encore
de peindre le réel
aux couleurs du rêve.
Je t’entends déplacer
les meubles du silence,
refaire à l’horizon
un horizon plus vaste,
donner aux pauvres gens
des rabais d’infini.
 
Tu es là, je le sais.
Je te cherche dans la terre,
dans la pierre et le vent.
Je m’agrippe aux nuages
comme je grimpais aux arbres
pour toucher le soleil.
J’arrache dans l’horloge
les heures qui font mal.
 
Tu sèmes déjà ton rire
chez les merles moqueurs.
Tu signes une aquarelle
au bas de l’horizon
avec ton nom de plume.
Enfant, je me souviens,
j’avalais les noyaux
pour devenir un fruit.
Tu es toujours cet arbre
dont je suis un bourgeon.
 
Nous parlons sans paroles
avec des mots d’oiseaux.
Tu pétris pour chacun
le pain muet du cœur.
Chacun ajoute au pain
une pincée de rires,
une gelée de larmes,
les épices des mots,
l’alphabet des étoiles.


 

Publié dans Poésie

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