Le tiret de l'amour

Publié le par la freniere

 

En nous, mon amour, nous sommes toujours ensemble. Partout, mon amour, nous continuons ensemble. Nous sommes un et nous vivons de la vie l’un de l’autre. Le tiret de l’amour épouse nos deux corps. Lorsque les arbres se déshabillent, les bêtes et les hommes s’habillent. Je t’aimais dans chaque feuille, chaque fleur, chaque fruit. Je t’aimerai dans chaque flocon de neige, chaque rafale de vent, chaque poil de bête.

Ta présence est immense, plus vaste que la mer. Je touche l’infini avec des mains vivantes. «Bonjour, mon amour !» Quel bonheur de le dire avec mes lèvres sur ta peau, te prendre par la main sous le courage des érables, respirer ton odeur de la sève plein la bouche, suivre du doigt ta hanche jusqu’au secret du monde. Le désir se fait geste, l’espérance réelle.

Chaque matin tu fais le propre, de la table à l’oreille, de la muraille à l’âme. Tu nettoies le silence avec les mots du cœur. Tu fais le frais. Tu fais le bien. Tu mets de l’infini sur la moindre des choses.

Il n’y a plus d’ici ni de là-bas. Nos deux corps réunissent l’amour. Nos mots s’épousent autour de la même table. Nos désirs sont synchrones. Nos parallèles se touchent. Je te regarde de toutes mes forces. Nos coeurs pulsent en écho. Nous sommes deux forêts aux branches confondues, deux fleuves aux mêmes rives, deux corps aux mêmes rêves, deux bouches aux mêmes lèvres, deux phrases au même cœur.

Je t’aime. Je te le dis avec le soleil, le vent, la pluie, la lune qui s’ouvre comme une fleur. Quand la neige viendra, je te le dirai avec chaque flocon. Ta vie éveille en moi le désir de vivre. Je t’aime tant. Plus que le mot amour n’en contient. Plus que le faire et l’avoir. Plus que le verbe aimer.

Nous sommes venus de loin pour nous rencontrer et nous allons à nous. Ma peau porte toujours l’empreinte de tes doigts. J’y lis mon avenir comme on vit le présent, à l’extrême de l’amour. Il y a trois minutes, c’est toi que je voulais. Un siècle plus tard, je te désire encore. Au bout d’un millénaire, je t’aimerai plus fort. L’intimité ne connait pas l’espace ni le temps. Nous sommes toujours ensemble. Nos deux cœurs synchrones n’en forment plus qu’un seul.

Tu me surprends toujours. Laisse-moi t’étonner. C’est cet état d’attente qui perpétue l’amour. Tu es nouvelle chaque jour pour que je te séduise. Je peux te dire cent fois je t’aime. Cette répétition contredit l’habitude. Je deviens qui je suis dans le miracle d’être deux et l’étonnement d’aimer. Je voudrais être de toi et que tu sois de moi, une même chair de vie, un même sang d’amour. Lorsque je pense à toi, notre amour est une rivière qui déborde. Quand il pleut, toutes les gouttes se penchent sur ton épaule. Toutes les fleurs du monde se partagent tes yeux. Les étoiles font de même. Le sable chante dans tes mains.

Ton cœur me tient debout et fait battre le mien. Tu as trouvé le vrai, la vie, l’amour. Un seul de tes gestes résume tous les autres. Je t’aime de savoir tout l’infini possible. Quand je n’ai que des mots pour essuyer tes larmes, je suis là comme je peux. Le chemin que l’on fait, celui qu’on ne fait pas, se croiseront toujours. Quand je nomme le fruit, je voudrais être son noyau. Quand je parle de pluie, je voudrais être le nuage. Quand je parle d’amour, je voudrais être toi.

Tout au bout de la route, notre amour efface l’horizon. Les lignes de mes mains se posent sur ton corps comme les vagues d’un fleuve. Tu deviens mer sous mes caresses. Nous débordons ensemble des rives de la vie. Un infini possible se laisse trouver en nous. Le temps n’est plus le temps mais notre peau commune. La distance est un lieu où nous nous rejoignons dans le plus près de l’âme. Ce lieu commence tous les autres.

Tenant ta main entre mes doigts, c’est la vie que je tiens. Tout me ramène à toi, les gestes au bout d’une phrase, les mots à bout de bras, l’immensité de l’aube, la hauteur des étoiles, l’infime, l’infini. Je quitterai ma vie en même temps que la tienne pour que l’on reste ensemble.

Publié dans Prose

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